Une vallée au loin

Loin de la folie de Babylone, s’élèvent des montagnes où l’homme n’ose pénétrer. Au centre de ces montagnes sauvages se trouve une vallée merveilleuse, un des seuls endroits où la Nature ai encore ses droits. Là, un lac aux eaux limpides abrite toutes espèces de poissons, de la truite aux milles feux au discret brochet. Cette eau pure abreuve les racines du plus rieur des saules pleureurs. Un lapin bondissant a construit non loin, dans un creux de verdure, un terrier au vu de l’appétissante herbe environnante. Un renard roux le guette, caché derrière un jeune prunus vigoureux. Un pivert frappant sur cet arbre rythme cette matinée égayée par les gazouillements de toutes sortes d’oiseaux fêtant le retour du soleil sur cette terre favorisée par Mère Nature. Un majestueux aigle royal, souverain sans conteste de ce petit coin de paradis où chacun peut se nourrir à sa faim, observe son vaste territoire du haut de son perchoir, un promontoire rocheux situé sur la montagne toute proche. Il est à l’affût, tout comme l’ours brun qui guette, à quelques mètres de là, une ruche d’abeilles affairées qui s’est installée dans un ancien trou d’écureuil. Une abeille ouvrière décide alors d’aller prospecter le pollen des fleurs situées au pied de l’arbre. Elle descend et percute soudain, à quelques centimètres du sol, un étrange objet de métal. Il s’agit du casque d’un soldat d’une armée de Babylone ayant combattu dans cette vallée quelques dizaines d’années auparavant. Les différents combattants avaient tous péris dans la bataille et leur chair en décomposition avait constitué l’engrais qui permit à cette vallée de prospérer et ainsi devenir aussi édénique.





(p) & (c) 2003 Achim Shark
dessin tiré des Céréales du dimanche matin par Zack Weiner

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