Blakroc

11 jours, 11 morceaux, telle est la gageure qu'à tenté de relever Damon Dash pour sortir la tête hors de l'eau après la fin de l'aventure Roc-A-Fella. L'entrepreneur d'Harlem a eu beau multiplier les tentatives dans tous les domaines, son divorce avec Jay-Z a signé sa descente aux enfers mais avec le projet Blakroc le charmant filou compte bien remonter la pente. Pour se faire, partant d'un concept pas follement original, il réunit les bluesmen The Black Keys et 11 MC's de premier ordre avec ODB que même la mort n'empêche pas de sortir des couplets de fou furieux, Ludacris, Mos Def, RZA, Pharoahe Monch, Raekwon, Jim Jones, Billy Danze ou encore Q-Tip et en profite pour mettre en avant son nouveau poulain Noe et la chanteuse Nicole Wray. Aussi alléchant soit-il, on regrettera que ce casting soit si marqué par New York et surtout composé de vieux rappeurs confirmés, il aurait été agréable de découvrir plus de jeunes artistes, parce qu'à par la chanteuse et Noe (dont la réputation de sous-Jay-Z n'est pas usurpée), on connaît plus ou moins tout le monde. Et puis la pochette est d'un affreux de mauvais goût.

Un casting impressionnant pour un résultat décevant ? Une fois n'est pas coutume, pas du tout. Les MC's se montrent tous d'un très bon niveau avec de nombreux temps forts et surtout les Black Keys montrent un énorme talent, offrant des productions riches et diverses, parfaitement adaptées aux voix, mélodiques et agréables, sans oublier d'être parfois plus pêchues (« Coochie »). L'album, court, passe merveilleusement, un vrai plaisir auditif avec quelques tentatives intéressantes comme l'étrange « Tellin' me things » de RZA, qui sera loin de faire l'unanimité. Mais là se situe le plus gros défaut du disque : le rendu est très propre et policé, il manque un élément de folie et d'expérimentation (dont les Black Keys sont clairement capables) qui donne une impression d'inachevé. A la fin de l'écoute, il reste un gout de trop-peu, ce petit quelque chose qui aurait fait de « Blakroc » un disque indispensable alors qu'il ne reste qu'un bon disque.




(p)&(c) Achim Shark 2009

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