Agressés par un Mélanésien bourré II : Le retour !

Il est vrai que le numéro un d’ « Agressés » a conquis les foules, mais s’il vous plaît tendez l’autre joue car en voici le retour !

Plus qu’un retour, car nous ne sommes jamais partis et l’œuvre a continué dans les rues de Bourail où elder Lundquist et moi-même usions sans cesse nos semelles à la recherche de personnes intéressées par le message de l’Evangile rétabli. Et puis de temps en temps nous allions au magasin Bourail discount pour acheter du pain.

Un samedi soir, nous faisions justement cela et sortions gaiement du magasin lorsqu’un homme nous héla. Il était grand. Il était saoul. Il ne sentait pas bon le sable chaud.

Il me dit alors : « Hey, tu viens d’où toi ? » Devinant qu’il ne s’intéressait pas au rayon pain de Bourail discount je lui répondis : « Je suis de métropole » à quoi il poursuivi son questionnement : « Mais pourquoi t’as écrit Jésus-Christ [sur ma plaque] ? ». Combien heureux je fus à l’écoute de cette question ! Une occasion de partager l’Evangile éternel à un enfant de Dieu, après une journée pleine de portes fermées, de rendez-vous manqués, de sandales usées, de 10ème plan de remplacement qui ne fonctionne pas et vide d’enseignement, je pleurai presque de gratitude. Naïf.

« Il y a écrit Jésus-Christ car je suis missionnaire de l’Eglise de Jésus-Christ, je suis parti de chez moi durant deux ans pour…
- T’as vu Jésus-Christ toi ?
- Ben… vu… En fait non.
- Moi je l’ai vu ! Alors, porte pas ça si tu l’as pas vu ! dit l’homme qui commençait à s’irriter tout seul.

Elder Lundquist, se rendant compte que nous n’allions nulle part sinon vers le dispensaire si l’homme continuait à s’énerver comme cela et la dissension de toutes façons, tenta de calmer le jeu en lui expliquant que nous respections ses croyances et que nous allions reprendre notre chemin sans plus perdre de son temps certainement précieux. N’écoutant que la moutarde dans son nez, notre interlocuteur se mit à crier « Hey ! Vous avez pas vu Jésus-Christ ! Vous avez pas à porter ça ! Que je vous revois plus porter ça sinon vous allez voir ! »

Même si je ne l’ai jamais vu en personne, j’ai le témoignage que le Christ vit et je sais cela grâce au Saint-Esprit envoyé du Père et j’en suis heureux comme Pierre « car ce n’est pas la chair et le sang qui [m’]ont révélé cela mais c’est [le] Père qui est dans les cieux » (Matthieu 16 : 17). En conséquence, le voir m’importe peu car je sais qu’il est là, et c’est un honneur pour moi de porter son nom sur ma poitrine en tant que missionnaire à plein temps où gravé sur les tables de mon cœur dans ma vie de chaque jour pour être digne d’être appelé son disciple.

Voyant le type s’énerver vraiment et jugeant lâchement avec mon jugement charnel (sans regrets j’avoue), je ne lui dis pas tout ça et profitai qu’un employé de Bourail discount, désireux de calmer le brave homme, glisse un bracelet « La violence on est contre, on le montre » à notre ami pour m’éclipser. Ainsi nous sommes partis, plein de foi et de joie, non prêcher l’Evangile salvateur mais rentrer chez nous car il était l’heure.





(p)&(c) Achim Shark 2006/2009

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